La pression syndicale.

Au nom d'idées généreuses, clamées haut et fort, le corps électoral a confié en 1997 la gestion de la France à la gauche plurielle, persuadé que tout irait pour le mieux. Malheureusement, cinq ans après, force est de constater que non seulement la situation sociale ne s'est pas améliorée mais que le pays s'est appauvri .Le moment paraît donc venu, pour ceux qui pensent toujours que la seule lutte des classes est de nature à faire avancer le progrès social, de réaliser que nous ne sommes plus en 1936 et que si l'action syndicale de cette période avait l'accord d'une grande majorité et mérite encore aujourd'hui le respect, beaucoup de choses ont changé depuis ce temps-là.
S'il est vrai qu'un vrai syndicalisme peut être moteur de progrès comme cela fut le cas lorsqu'il fit comprendre au patronat que pour avoir des consommateurs il faut leur donner la capacité de consommer, la question qu'il faut se poser aujourd'hui est de savoir si le toujours plus syndical, approuvé par la gauche, sans réflexion sérieuse, n'est pas à l'origine de la situation actuelle, en tout cas pour une part non négligeable.
Lors de la mise en place de la cinquième semaine de congés les syndicats pensaient à tort ou à raison qu'il restait du grain à moudre. Les successeurs ont-ils pensé qu'il fallait aussi garder des semences pour les récoltes futures ?
Pour être juste, les gouvernements sont là pour éviter des excès de quelque part qu'ils viennent et qu'ils sont les seuls détenteurs du pouvoir pour le faire.

 À force de laxisme et d'erreur de jugement on a provoqué la disparition de nombreuses entreprises du fait qu'elles n’étaient plus compétitives, non pas par manque de savoir-faire,
mais du fait que les prélèvements obligatoires étaient devenus insupportables.
Aujourd'hui, une activité industrielle dans laquelle la part salariale atteindrait 27 % du coût de production n'est plus viable en France même avec des frais généraux réduits au strict minimum. Vouloir dans ces conditions réduire le chômage relève du miracle et il faudra bien un jour ou l'autre que l'on devienne sérieux.
Depuis au moins trente ans on entend dire par nos dirigeants que les prélèvements obligatoires doivent être réduits et ils n'ont cessé d'augmenter par un biais ou par un autre.
Le mal est donc connu de tous, mais y aura-t-il un jour un gouvernement assez courageux pour faire ce qu'il faut sans se préoccuper des résultats des consultations électorales futures ?

 Maladie bien connue de la démocratie !

 (Et si du fait d'une immense soif de vérité et de justice du peuple, marquée par les abstentions, un spectaculaire succès était réservé aux justes et aux courageux lors des prochaines consultations ? Le rêve fait partie de la vie !)

 Pour réaliser ses ambitions sociales un pays a besoin d'entreprises prospères, bien gérées et capables de faire face à la concurrence. Il est regrettable qu'une réalité aussi simple ne soit pas comprise par un certain «  politico-syndicalo-médiatique » qui n'a qu'une idée très approximative de l'entreprise.

 Il suffit pour preuve de rappeler les réactions qui ont suivi les restructurations de Michelin et de Danone, car si l'on peut critiquer le fait que leur annonce manquait de psychologie, il ne reste pas moins vrai que les décisions doivent être prises avant d'attendre de perdre de l'argent.
Il faut de plus réaliser que ces deux grandes entreprises opèrent dans un contexte de concurrence mondiale sans merci et que toute décision prise avec retard fait le jeu des concurrents et menace la vie future.
S'il est vrai que la réduction des effectifs n'est pas toujours la seule solution dans la gestion d'une entreprise, il faut savoir que contrairement à ce que l'on veut faire croire, de telles décisions posent aussi de sérieux problèmes à ceux qui doivent les prendre ! Elles ne sont jamais source de joie  machiavélique !

Lorsque l'on entend dire à haut niveau qu'une entreprise qui fait des bénéfices n'a pas le droit de licencier, sans oublier les problèmes que cela pose à ceux qui sont concernés, on peut se poser de sérieuses questions sur le niveau de connaissances pratiques de ceux qui tiennent un tel langage.
Peut-être pourrait-on leur suggérer de laisser un peu Marx de côté et de prendre des cours d'économie en leur rappelant par ailleurs que :

 -La vraie richesse d'un pays est le travail de ses habitants.
-Si tout travail mérite salaire, un salaire sans travail n'est pas une situation saine.
-Avant de mettre une loi en application il serait hautement souhaitable  de réfléchir aussi à son impact psychologique car même géniale une idée peut être dévastatrice à terme par ses effets !
-Si la France reste encore ce qu’elle est, elle le doit au travail des silencieux et non aux grèves politiques qui deviennent de plus en plus intolérables car bravant la justice.

 

Le Franchouillard        

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